Depuis plusieurs années, j’entretiens des correspondances épistolaires et je crée des oeuvres postales. En février 2020, j’ai réalisé une recherche dans les archives du centre d’artistes articule. J’y ai trouvé une carte postale de l’artiste Jeannie Kamins. Son site web m’a permis de découvrir une artiste fascinante, qui décida d’arrêter sa pratique artistique après 30 ans et de devenir agente immobilière pour sortir de la pauvreté. L’examen de son dossier d’artiste à Artexte, me révéla qu’elle avait créé en 1988, l'exposition «L'art compromis-Art in Jeopardy» à articule liée au Bill-54, une loi qui tentait de légiférer « l’obscénité ». Cette histoire de censure m’a fait penser aux cas récents décriés par des artistes comme Helena Martin Franco et Christian Messier. Ces histoires nourrissent « Masturbation alchimique » ainsi que mon texte que je prépare sur le sujet, publié dans la revue Tristesse d'automne 2020.

Dans le dossier d’artiste de Kamins était également consignée « Dirty Pictures », une série de 14 cartes postales illustrant la sexualité humaine. C’est donc entre autres en filiation et en hommage à cette
oeuvre postale et compte tenu du contexte de la pandémie qui fait du service postal un incontournable pour se partager des objets et des désirs, que je propose ce projet de cartes postales (des monotypes, linogravées et imprimées sur des images tirées d'anciens magazines National Geographic).

«Masturbation alchimique» est un terme que j’ai inventé afin d’énoncer le potentiel transformateur d’un espace/temps souple et amoureux en temps d’isolement physique. Ce terme signifie pour moi une pratique d’accueil de la complexité du corps et de son pouvoir intrinsèque d’autoguérison. Un lieu de désir et de transformation qui permet de transmuter l’idée que : « Quand la pratique fait du bien, c’est secondaire » par « Quand la pratique fait du bien, c’est la base »

Également, une excellente activité pour exalter son système de mise en relation avec le monde extérieur (immunitaire)! De plus, la masturbation par des personnes socialisées comme femmes a été longtemps perçue comme malsaine. Ce projet qui se déploiera tranquillement sous différentes formes, propose une vision enthousiaste de cette pratique sexuelle. En cette période de pandémie : 

« Moins de délations plus de masturbation », comme disait Sarah Nède.
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arkadi lavoie lachapelle
« Se toucher »
Monotypes disponibles de cette gravure, cliquez ici
« Se toucher: la vidéoconférence (le zoom)»
« Se toucher : le minou »
« Se toucher : l'aloès »
« Se toucher : le Sharky »
« Se toucher: le minou »
« Se toucher: l'intergénérationnel »
« Se toucher: la mandoline »
« Se toucher: l'aloès »
« Se toucher »
« Se toucher: les ailes »